Article du Journal des Cessions

Faire appel à un intermédiaire pour céder son entreprise en France : atouts et limites

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04
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2025

Faire appel à un intermédiaire pour céder son entreprise en France : atouts et limites

Pourquoi (et quand) recourir à un professionnel pour faciliter la transaction

Dans le cadre d’une cession d’entreprise en France, de nombreux propriétaires se demandent s’il est pertinent de solliciter un intermédiaire (cabinet spécialisé, banque d’affaires, agent, etc.). Si l’accompagnement par un tiers expérimenté peut apporter un véritable gain de temps et de crédibilité, il comporte également des coûts et quelques contraintes. Découvrons ensemble les principaux avantages et inconvénients liés à ce choix, afin d’éclairer votre décision.

1. Les rôles et services proposés par un intermédiaire
Identification des repreneurs

L’un des atouts majeurs d’un intermédiaire réside dans son réseau et sa capacité à :

  • Approcher des acquéreurs potentiels (cadres en reconversion, fonds d’investissement, concurrents).
  • Diffuser l’offre de cession de manière ciblée, tout en préservant la confidentialité.
Conseil stratégique et valorisation

Le professionnel de la transmission peut vous aider à :

  • Évaluer l’entreprise selon différentes méthodes (multiples de l’EBE, prix du marché).
  • Mettre en avant les points forts (clientèle fidèle, perspectives de croissance).
  • Élaborer un business plan ou un mémo de présentation à destination des acquéreurs.
Animation des négociations et sécurisation

En phase de négociation, l’intermédiaire :

  • Sert d’interface pour éviter les heurts directs entre cédant et repreneur.
  • Coordonne les échanges avec les avocats et les experts-comptables.
  • Aide à structurer les propositions (échelonnement du paiement, earn-out) et à vérifier la solidité du financement côté acquéreur.
2. Les avantages de faire appel à un intermédiaire
Gain de temps et d’expertise

En déléguant la recherche d’acquéreurs et une partie de la négociation, le vendeur peut continuer à gérer sereinement son activité jusqu’à la cession effective. De plus, l’intermédiaire dispose souvent d’une expérience pointue en montages financiers, ce qui facilite la conclusion de l’opération.

Confidentialité mieux préservée

Il n’est pas toujours souhaitable que clients, salariés ou concurrents apprennent trop tôt la mise en vente. L’intermédiaire peut diffuser l’information de manière restreinte et protéger votre identité jusqu’à ce qu’un repreneur sérieux se déclare.

Valeur ajoutée dans la discussion

Un intermédiaire chevronné sait argumenter face à un acheteur pour justifier le prix demandé. Il peut également anticiper les objections en s’appuyant sur les documents financiers ou le potentiel de développement.

3. Les inconvénients et points de vigilance
Coût de la prestation

Les intermédiaires perçoivent une commission (souvent un pourcentage du prix de vente) ou des honoraires fixes. Le montant peut sembler élevé, surtout pour une TPE ou une PME de taille modeste. Il faut donc évaluer si le gain attendu (augmentation du prix final, économie de temps) compense ces frais.

Risque de dépendance ou de relégation

En se reposant trop sur l’intermédiaire, le cédant peut perdre la maîtrise directe de la relation avec les acquéreurs. Certains vendeurs préfèrent garder un contact rapproché avec les candidats pour mieux cerner leurs intentions et s’assurer d’une transmission dans l’esprit souhaité.

Choix du bon partenaire

Tous les intermédiaires n’offrent pas la même qualité de service. Certains se contentent d’une approche “catalogue” sans véritable accompagnement personnalisé. Il est donc crucial de :

  • Vérifier leurs références et leurs succès passés.
  • Se renseigner sur leur notoriété au sein de la région ou du secteur concerné.
  • Clarifier dès le départ les clauses du mandat (durée, exclusivité, montant des honoraires).
4. Comment décider s’il faut recourir à un intermédiaire ?
Taille et complexité de l’entreprise
  • PME ou ETI : Des montages financiers plus sophistiqués (LBO, reprise par un fonds) justifient souvent l’intervention d’une banque d’affaires ou d’un cabinet M&A.
  • TPE ou commerce local : Peut-être moins nécessaire si le cédant dispose d’un bon réseau local. Mais un agent spécialisé en fonds de commerce peut malgré tout être précieux.
Contrainte de temps et de discrétion

Si le dirigeant a peu de temps à consacrer à la vente, ou si la confidentialité est primordiale (risque de perte de clients ou de talents si la rumeur se propage), un intermédiaire peut s’avérer un allié.

Niveau d’expertise interne

Certains chefs d’entreprise ou leurs proches collaborateurs ont déjà une solide expérience en négociation, finance, juridique. Ils estiment pouvoir gérer le processus sans soutien. D’autres préfèrent déléguer ces aspects pour éviter les erreurs coûteuses.

5. En résumé

En France, le recours à un intermédiaire lors de la cession d’entreprise présente des avantages : accès à un réseau d’acheteurs, gain de temps, défense du prix, accompagnement technique et juridique. Cependant, il implique aussi :

  • Un coût non négligeable (commission ou forfait).
  • Le risque de dépendance par rapport à un prestataire externe.
  • Le devoir de bien sélectionner le cabinet ou l’agent approprié, sous peine d’une collaboration décevante.

Pour décider, il convient d’évaluer la taille de l’entreprise, le degré de confidentialité souhaité, le temps que le cédant peut y consacrer et l’expertise interne disponible. Une fois cette analyse réalisée, vous pourrez peser les bénéfices attendus face aux contraintes financières et opérationnelles, et faire un choix éclairé quant à l’opportunité de solliciter un intermédiaire.

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