Article du Journal des Cessions

Vente d’un fonds de commerce en France : quels documents rassembler pour une transaction sans accroc ?

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04
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2025

Liste de pièces incontournables et conseils pour préparer un dossier complet

Lorsque vous vendez un fonds de commerce en France, la constitution d’un dossier solide et détaillé est primordiale pour rassurer les acquéreurs et accélérer la procédure. Qu’il s’agisse de prouver la rentabilité, d’assurer la conformité ou de faciliter les négociations, certains documents sont indispensables. Découvrez ci-dessous les pièces à fournir et les bonnes pratiques pour mener à bien cette transaction.

1. Les documents justifiant l’existence et la régularité de l’activité
Extrait Kbis ou preuve d’immatriculation

Avant tout, il faut attester de l’existence légale de l’entreprise. L’extrait Kbis (pour une société) ou un justificatif d’immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) et/ou Registre des Métiers (pour un artisan) demeure essentiel. Il indique :

  • La forme juridique, la dĂ©nomination, l’adresse du siège.
  • L’identitĂ© du dirigeant.
  • Les activitĂ©s dĂ©clarĂ©es.
Statuts et documents constitutifs (le cas échéant)

Si le fonds est exploité via une société (SARL, SAS, etc.), le cédant doit pouvoir présenter :

  • Les statuts Ă  jour (y compris les modifications publiĂ©es).
  • Les pouvoirs de reprĂ©sentation (habilitations pour signer l’acte de cession).
2. Les pièces liées à la situation financière et comptable
Bilans et comptes de résultats

Un acquéreur sérieux souhaitera examiner au moins 3 exercices comptables pour évaluer la stabilité et la rentabilité de l’activité :

  • Bilans dĂ©taillĂ©s.
  • Comptes de rĂ©sultats.
  • Annexes (ou liasses fiscales), rĂ©vĂ©lant l’évolution des charges, du chiffre d’affaires et des bĂ©nĂ©fices.
Grand livre comptable et relevés bancaires

Pour renforcer la transparence, le cédant peut fournir des extraits bancaires récents, le grand livre des comptes et tout autre document prouvant la réalité des flux financiers (notamment l’état de la trésorerie, les dettes, etc.).

Inventaire et état des stocks

Dans des secteurs comme la restauration, le commerce de détail ou l’artisanat, un inventaire précis des marchandises ou des matières premières est nécessaire :

  • QuantitĂ©, valeur unitaire, date de pĂ©remption (le cas Ă©chĂ©ant).
  • Distinction entre les stocks payĂ©s et ceux en consignation.
3. Les informations sur les éléments constitutifs du fonds
Contrat de bail commercial

Le bail est l’un des éléments clés d’un fonds de commerce :

  • DurĂ©e restante, montant du loyer, clauses relatives Ă  la cession ou Ă  la sous-location.
  • Avenants Ă©ventuels et quittances de loyer prouvant la rĂ©gularitĂ© des paiements.
  • PrĂ©sence de clauses restrictives sur l’activitĂ© (clause de destination).
Liste du matériel, mobilier et licences

Le cédant doit établir la liste des biens corporels inclus dans la vente (machines, équipements informatiques, mobilier de salle, véhicules), en précisant leur état et leur valeur comptable si possible.

  • Pour certains secteurs (restaurant, dĂ©bit de boissons), mentionnez les licences (licence IV, par exemple) et autorisations spĂ©ciales.
  • Joignez tout certificat de conformitĂ© (normes d’hygiène, sĂ©curitĂ©, accessibilitĂ©).
Propriété intellectuelle et autres éléments immatériels
  • Nom commercial, enseigne, marque dĂ©posĂ©e.
  • Droits d’auteur (logo, charte graphique), brevets ou modèles industriels le cas Ă©chĂ©ant.
  • Contrats logiciels ou licences d’exploitation (si pertinents pour l’activitĂ©).
4. Les attestations de régularité fiscale, sociale et administrative
Attestation de non-dette fiscale

Pour éviter tout litige, il est essentiel de fournir une attestation émanant de l’administration fiscale prouvant l’absence de dette (TVA, impôts divers). Un acquéreur prudent l’exigera pour s’assurer qu’il ne reprend pas un passif caché.

Attestation de non-dette sociale

De même, le vendeur doit prouver qu’il est à jour de ses cotisations Urssaf et autres charges sociales.

  • Si l’entreprise emploie du personnel, prĂ©sentez un document confirmant la rĂ©gularitĂ© des dĂ©clarations et paiements.
Autorisations spécifiques

Dans certains secteurs (restauration, hôtel, coiffure, etc.), divers agréments ou permis d’exploitation sont exigés. Vérifiez qu’ils sont en cours de validité et qu’ils sont transmissibles ou renouvelables dans le cadre de la cession.

5. Les contrats en cours et engagements
Contrats fournisseurs et partenaires

Pour l’acheteur, la pérennité de l’activité dépend souvent de la stabilité de la chaîne d’approvisionnement et des relations commerciales. Listez :

  • Les fournisseurs clĂ©s, leurs conditions (remises, exclusivitĂ©s, dĂ©lais de livraison).
  • Les contrats en cours (maintenance, location de matĂ©riel, assurances, logiciels).
Contrats clients ou commandes importantes
  • PrĂ©sentez les Ă©ventuels engagements avec des clients stratĂ©giques (contrats de service, commandes pluriannuelles).
  • Indiquez la date d’échĂ©ance et les clauses de rĂ©siliation Ă©ventuelles.
Reprise ou non du personnel

En cas de transfert de salariés, préparez :

  • Les contrats de travail et les fiches de paie rĂ©centes.
  • Les Ă©ventuelles conventions collectives et la situation des congĂ©s payĂ©s, RTT, mutuelle, etc.
6. Formalités et autres aspects juridiques
Actes antérieurs et éventuels litiges
  • Actes d’acquisition prĂ©cĂ©dents, reventes partielles ou apports de fonds.
  • Historique d’éventuels litiges judiciaires (contentieux client ou fournisseur).
  • Points en cours avec l’assurance (sinistres non soldĂ©s, procĂ©dure en responsabilitĂ©).
Garantie de passif (le cas échéant)

Si la cession porte sur les titres d’une société, il est possible de prévoir une garantie de passif pour protéger l’acquéreur des dettes ou litiges inconnus à la date de la cession. Dans ce cas, les informations sur l’état du passif conditionnent la rédaction de la garantie.

7. En résumé

La vente d’un fonds de commerce en France exige de fournir un ensemble de documents visant à certifier la situation financière, fiscale et juridique de l’activité. Préparez en amont :

  1. Documents légaux (extrait Kbis, statuts, bail commercial, etc.).
  2. Justificatifs financiers (bilans, comptes, inventaires).
  3. Attestations de non-dette (fiscale, Urssaf) et de conformité (normes, licences).
  4. Contrats en cours (fournisseurs, personnel).

Un dossier complet, clair et bien organisé renforce la confiance des acquéreurs potentiels, accélère la négociation et réduit les risques de litiges ultérieurs. En cas de doute, n’hésitez pas à solliciter un avocat, un notaire ou un expert-comptable pour valider la cohérence de vos documents et votre conformité aux exigences légales.

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